« La mode est morte. Vivent les vêtements ! »; c’est avec ce slogan que le marathon de la saison du Prêt-a-porter 2016-17 de Paris rentre dans l’histoire. La marque «Vetements», un groupe de jeunes créateurs avec en tête Demna Gvasalia, transforme le street style, considéré jusque présent comme soit preuve de mauvais goût soit signe d’appartenance à un mouvement alternatif, en un nouveau phénomène de la fashion-religion. Entre autres, Demna Gvasalia occupe le poste de directeur artistique chez Balenciaga, où les investisseurs du groupe Kering lui ont donné carte blanche pour totalement repenser la maison .
Le street style, ayant maintenant accès à un financement conséquent, se réinvente et obtient comme status officiel le plus noble label de « déconstructivisme 2.0 », successeur du style des légendaires japonnais Yodji Yamomoto et Rei Kawakubo qui a explosé les podiums parisiens dans les années 80.
Des arrangements non-harmonieux et un refus de de plier aux normes de la symmétrie et du rationel pour privilégier le décentrage, c’est la nouvelle esthétique du « pas joli », qui remplace le « fade » des canons classiques.
Oversize comme un des éléments d’androgynie ne recule pas: les lignes d’épaules se baissent ou diparaissent complètement, les manches se ralongent jusqu’à dissimuler les doigts et la taille disparait. La nouvelle féminité n’est plus féminine et la distinction entre les genres est graduellement abolie.
Le Denim, c’est la nouveau cuir. Comfortable, pratique, fiable et économique, il se prête parfaitement aux réalités et à la vitesse du monde virtuel dans lequel nous vivons. Les vêtements en jean sont le hit des podiums de la saison.
Quelles que soient les secousses qui font trembler le monde de la mode, ce monde sublunnaire vie selon des règles qui lui sont propres, et pour s’y réchauffer en hiver, les vêtements tricotés sont indispensables. Habillez-vous donc en pulls de 3 taille au dessus de la votre et de préférence déchirés en plusieurs endroits et n’aillez pas peur d’avoir l’air d’un mendiant vous êtes dans la trend et tous ceux qui ne sont « pas in », renvoyez les vers les dernières collections parisiennes.
Dans cette nouvelle saison, on met à nu la partie du corps la plus sensible selonde nombreux designers: la cheville. Les pantalons raccourcissent, se transformant presque en bermudas. Ainsi, des pantalons retroussés de quelques centimètres peuvent devenir un achat alternatif parfait à une paire plus standard. S’habiller de manière utilitaire, c’est la première règle de la mode « post-apocalyptique. »
Le velours, relique d’un temps révolu et vestige d’une mode bourgeoise luxueuse, est présent dans toute les collections parisiennes de prêt-à-porter. Ici tout est permis: aussi bien le total look que des éléments de vêtement distincts.
Le lassage a un côté plus décadent que des boutons ou une fermeture éclair. Elle nécessite du temps, qui n’est pas disponible. Et comme le monde de la mode aspire de plus en plus à être en dénégation de soi, on peut supposer que nous sommes proche d’un retour au corset, juste dans le but de perdre encore plus de temps en les nouant.
Immédiatement, plusieurs maisons parisiennes ont lancé sur les podiums des modèles aux lèvres prunes très foncées. Le gothique a donné naissance au style décadant et ce dernier à son tour a annoncé la naissance du New Look du 21ème siècle. Quel sera-t-il exactement? L’avenir nous le dira.
